La légende du jazz Pharoah Sanders, un saxophoniste extrêmement inventif qui avait embrassé l’influence des musiques Islamique, orientale africaine et indienne, est décédé samedi à l’âge de 81 ans, ont rapporté des médias américains. Farrell « Pharoah » Sanders est né en 1940 à Little Rock (Arkansas) dans une famille modeste. Il joue de la clarinette dans l’orchestre de son école puis fréquente les boîtes blues de la ville.
En 1959, il déménage à Oakland (Californie), où il rejoint différents groupes de rhythm and blues sous le nom de Little Rock, et en 1962 il s’installe à New York et reçoit rapidement le surnom de « Pharoah » par les membres de Sun Ra, avec lesquels il se produit.
En 1965, il joue dans le groupe de John Coltrane, au moment où ce dernier commence à expérimenter un nouveau style de jazz, qu’on appellera plus tard le free jazz, mouvement né à la fin des années 1950 qui a libéré les improvisations des contraintes harmoniques.
C’est dans ce style que « Pharoah » Sanders s’illustrera par la suite. Mais c’est surtout en dehors des Etats-Unis qu’il trouve son inspiration. En 1969, il s’inspire du mysticisme africain, en particulier du soufisme, dans « Jewels of Thought ». Des années plus tard, il collabore dans « The Trance of Seven colors » avec Mahmoud Guinia, musicien et maître de la musique gnawa.
En 1996, son album « Message from Home » explore la musique traditionnelle ghanéenne. Il s’intéresse également aux musiciens indiens comme Bismillah Khan qui fit connaître le shana, sorte de hautbois joué dans les processions indiennes, et Ravi Shankar, qui popularisa le sitar. Pharoah Sanders est ainsi considéré comme l’un des inventeurs de l’ethno-jazz. Il est aussi l’une des figures musicales du Black Arts Movement.