Liban : cinq « braquages » de banques en une journée

Liban : cinq "braquages" de banques en une journée

Cinq banques ont été « braquées » vendredi au Liban par des clients cherchant à retirer leurs économies bloquées, les derniers en date d’une série d’incidents de ce type qui ont suscité un large soutien dans l’opinion publique du pays. En 48 heures, sept banques ont été touchées par une série de « braquages ». 

Face à la multiplication de ces incidents, le ministre de l’Intérieur a tenu vendredi une réunion d’urgence « pour prendre les mesures sécuritaires nécessaires ». 

L’Association des banques du Liban (ABL) a elle aussi convoqué une réunion d’urgence et ordonné une fermeture généralisée de toutes les succursales pendant trois jours la semaine prochaine. 

Mercredi, l’exaspération d’une jeune Libanaise qui a pris d’assaut une banque de Beyrouth pour récupérer ses économies bloquées en vue de payer les frais d’hospitalisation de sa soeur atteinte d’un cancer a eu un effet de boule de neige.

Le même jour, un homme a braqué une autre banque à Aley, commune au nord-est de la capitale. Et vendredi à la mi-journée, pas moins de cinq autres braquages ont été recensés — trois à Beyrouth et deux dans le sud du pays. 

Tôt le matin, un homme de 50 ans et son fils d’une vingtaine d’années ont fait irruption dans une succursale de la Byblos Bank à Ghaziyeh, au sud-est de Saïda, la principale ville du sud, ont indiqué à l’AFP une source policière et un agent de sécurité témoin de l’incident. 

Le quinquagénaire a menacé les employés de la banque avec une arme, qui, selon une chaîne de télévision locale serait factice, réclamant le retrait de ses économies gelées. A la suite de cet incident, trois autres banques ont été prises d’assaut quelques heures plus tard à Beyrouth. 

Dans le quartier de Tarik Jdidé, la situation sécuritaire était tendue après qu’un homme s’est enfermé à l’intérieur d’une succursale de la Blom Bank avec des policiers, selon des médias. Selon eux, il s’agit d’un commerçant endetté qui réclame le retrait de ses économies gelées et ne serait pas armé. 

Trois kilomètres plus loin, dans le quartier de Ramlet al-Bayda, un homme armé d’un fusil de chasse a pris d’assaut une succursale de la Lebanon & Gulf Bank, selon les mêmes sources. 

Dans la banlieue sud de Beyrouth, un jeune homme armé d’un pistolet factice a lui déclaré avoir pu retirer une somme de 20.000 dollars, selon des médias locaux. A Chhim dans le sud, un lieutenant retraité de l’armée retiendrait en otage six personnes parmi lesquels le directeur de la banque qui lui aurait proposé 100.000 dollars, selon certains médias. 

Le retraité aurait refusé, exigeant l’intégralité de son dépôt de 200.000 dollars, tandis que des coups de feu auraient été tirés. 

En août, un épargnant a été acclamé par la foule après avoir fait irruption dans une banque à Beyrouth, réclamant, fusil à la main, ses plus de 200.000 euros d’économies pour payer les frais d’hospitalisation de son père. 

La banque avait fini par lui donner près de 30.000 euros et il s’était rendu aux autorités. Il n’a pas été poursuivi. 

De son côté, la principale association des épargnants libanais a exprimé son soutien aux auteurs de ces braquages, affirmant qu’ils étaient confrontés à « l’injustice et à l’oppression ».

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