Pour le président de la République, le dispositif de la lutte contre la corruption, à travers l’Agence nationale de gestion des biens gelés, doit être débureaucratisé. Faute de quoi, les partisans de la gabegie profiteraient des failles pour pérenniser le phénomène.
En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, ce lundi, une réunion du Conseil des ministres consacrée à deux projets de loi relatifs à la justice militaire et à la lutte contre la corruption à travers la création d’une Agence nationale de gestion des biens gelés, saisis et confisqués, et à la présentation d’exposés sur le programme complémentaire de développement de la wilaya de Tissemsilt, la création de l’Agence nationale de dessalement de l’eau et le suivi de la mise en œuvre de la feuille de route pour le développement de la flotte nationale de transport maritime de marchandises.
Pour commencer, le président Tebboune a remercié le gouvernement pour sa contribution au succès du Sommet arabe d’Alger tenu les 1er et 2 novembre derniers. Abordant les mesures d’augmentation des salaires et des allocations de retraite et de chômage, il a donné instruction pour mettre en œuvre ses mesures dès l’approbation parlementaire du PLF-2023.
Concernant le projet de loi sur la justice militaire, le président a renvoyé le texte pour enrichissement, soulignant la nécessité de tenir compte du principe de la confidentialité dans le cadre de la protection des intérêts supérieurs de l’État. Également, restreindre toute déclaration aux médias dans toute affaire relative à la défense nationale, sinon toute déclaration devra être soumise à l’autorisation du ministre de la Défense nationale.
Au titre du deuxième projet, notamment la mise en place de l’Agence nationale de gestion des biens gelés et confisqués, le projet fera également l’objet d’un enrichissement pour qu’il soit flexible et loin de toute démarche bureaucratique en vue de récupérer les fonds pillés par la « Issaba ».
Aussi, le texte doit être élaboré suivant une vision pragmatique pour traiter efficacement les dossiers de corruption. Car, selon le président Tebboune, les adeptes de la corruption profitent des méandres de la loi pour tenter de donner une deuxième vie au phénomène qui a siphonné le Trésor public.
« Personne n’est au-dessus de la loi, la protection du citoyen est la priorité des priorités de l’Etat », affirme le Locataire d’El-Mouradia devant le Gouvernement.
Par ailleurs, le Président a salué les démarches entreprises par la justice algérienne avec les partenaires étrangers, Européens notamment, en vue de récupérer les fonds détournés.